Il a aménagé un couloir raclé sur son ai Il a aménagé un couloir raclé sur son aire paillée
Jérôme Sirieix a réduit la consommation de paille de sa stabulation à 5 kg par vache et par jour et sa facture de litière, de 30 € par jour.
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Cinq ans seulement après la construction de sa stabulation 100 % paillée pour loger ses limousines, Jérôme Sirieix en a modifié l'aménagement. « L'enjeu était double, explique l'éleveur. Je voulais à la fois améliorer le confort des animaux et réduire les frais de fonctionnement. »
Installé à Ligniac, dans le nord de la Corrèze, il ne produit pas de paille. Il est donc totalement dépendant des achats extérieurs.
« L'éloignement des régions céréalières occasionne des frais de transport élevés, ajoute-t-il. La facture des deux camions et demi de paille achetés chaque année est salée. »
En 2005, Jérôme profite de l'agrandissement de son bâtiment de 42 à 84 places pour élargir la stalle d'alimentation jusqu'à 5 m et ainsi réduire l'aire paillée de 15 m.
« Aujourd'hui, 5 kg de paille par animal et par jour suffisent pour assurer le confort et la propreté des vaches. » Avant, il fallait chaque jour au moins 9 kg de litière. « Quatre kilos par jour économisés, cela représente une dépense quotidienne en moins de 30 € », calcule-t-il.
Au bout de cinq mois, l'économie s'élève à 4.500 €, si la paille coûte 90 €/t. A 120 €/t, c'est 40 € par jour qui partent dans le fumier. « Je vais devoir m'habituer à ce dernier tarif », estime Jérôme. C'est d'ailleurs le prix auquel a été livré le camion à l'automne dernier. « Pourtant, je travaille avec le même fournisseur depuis longtemps », signale-t-il.
Réduire les zones de passage
Afin d'économiser au maximum la paille, Jérôme a installé des barrières à la limite du couloir bétonné et de l'aire paillée. Ainsi, lorsque les vaches sont libérées des cornadis, elles ne peuvent rejoindre l'aire paillée que par un passage de 4 m.
« La zone d'accès à l'aire paillée est une zone où la litière est toujours plus souillée, explique Jacques Boit, conseiller en bâtiment à la chambre d'agriculture. Avec ses barrières, Jérôme limite son importance. Les vaches se couchant de préférence près des murs ou des barrières, elles utilisent plus largement la zone de couchage. »
« Pour protéger l'aire paillée, il faut également placer les abreuvoirs de manière à ce qu'ils ne souillent pas la litière, insiste le conseiller. A la hauteur des cornadis, par exemple. S'ils sont près de l'aire paillée, il faut veiller à ce qu'ils ne soient accessibles que depuis le couloir bétonné. »
Le nouvel aménagement s'accompagne aussi de contraintes. Jérôme a dû construire une fumière couverte pour stocker les déjections (lire l'encadré). Il racle le fumier deux fois par semaine. Il bloque les vaches au cornadis.
« J'attelle le racleur à la fourche du tracteur et je paille dans la foulée, explique Jérôme. C'est beaucoup plus pratique qu'avant, car j'étais obligé de pailler depuis le couloir d'alimentation. La stalle était trop étroite pour circuler avec le tracteur derrière les vaches bloquées.
Autre mesure pour limiter le salissement : il bloque les animaux pendant au moins quatre heures le matin au cornadis. Lorsqu'il les lâche, les vaches vont se coucher directement sans souiller le couchage. Jérôme envisage d'autres évolutions pour réduire les frais. Il réfléchit à l'aménagement de l'espace en logettes. Il faudrait bétonner tout l'espace. Cela reviendrait à environ 45 €/m², auxquels s'ajouterait l'achat des tubulaires, pour 120 à 130 € par vache. En installant des tapis dans les logettes, les frais de paille seraient nuls.
Solution : une fumière pour stocker le fumier raclé
Pour stocker le fumier raclé, Jérôme a construit une fumière. Seules peuvent être « entassées » au champ les litières qui ont passé plus de deux mois dans la stabulation.
Le coût de la fumière est de 15.000 euros, sachant qu'une grande partie a été autoconstruite. Le fumier tombe en contrebas, il n'est donc pas nécessaire de le relever.
Jérôme s'est servi de la configuration du terrain, car l'effluent raclé est mou. Contenant peu de paille, il se tient mal en tas. Il est épandu une fois par an par un entrepreneur, avec un épandeur à portes étanches.
« Le volume de fumier produit n'est pas dépendant des quantités de paille sur le couchage, rappelle Jacques Boit. Il dépend surtout de la quantité de déjections produites par les animaux. »
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